Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/355

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ganes de notre corps. S’il s’arrête, il y a nécessairement suspension ou diminution dans l’arrivée du liquide vital aux organes, et par suite suspension ou diminution de leurs fonctions ; si au contraire l’arrêt léger du cœur est suivi d’une intensité plus grande dans son action, il y a distribution d’une plus grande quantité du liquide vital dans les organes, et par suite surexcitation de leurs fonctions.

Cependant tous les organes du corps et tous les tissus organiques ne sont pas également sensibles à ces variations de la circulation artérielle, qui peuvent diminuer ou augmenter brusquement la quantité du liquide nourricier qu’ils reçoivent. Les organes nerveux et surtout le cerveau, qui constituent l’appareil dont la texture est la plus délicate et la plus élevée dans l’ordre physiologique, reçoivent les premiers les atteintes de ces troubles circulatoires. C’est une loi générale pour tous les animaux : depuis la grenouille jusqu’à l’homme, la suspension de la circulation du sang amène en premier lieu la perte des fonctions cérébrales et nerveuses, de même que l’exagération de la circula-