Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/370

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supporter le moindre examen physiologique ; ses explications, fondées sur des connaissances anatomiques insuffisantes, n’ont pu enfanter que des hypothèses empreintes d’un grossier mécanisme. Néanmoins elles ont pour nous une valeur historique, elles nous montrent que ce grand philosophe reconnaissait dans le cerveau deux choses : d’abord un mécanisme physiologique, puis, au-dessus et en dehors de lui, la faculté pensante de l’âme.

Ces idées sont à peu près celles qui ont régné ensuite parmi beaucoup de philosophes et parmi certains naturalistes ; le cerveau, où s’accomplissent les fonctions les plus importantes du système nerveux, serait non pas l’organe réel de la pensée, mais seulement le substratum de l’intelligence. Bien souvent en effet on entend faire cette objection, que le cerveau forme une exception physiologique à tous les autres organes du corps, en ce qu’il est le siége de manifestations métaphysiques qui ne sont pas du ressort du physiologiste. On conçoit que l’on puisse ramener la digestion, la respiration, la locomotion, etc., à des phénomènes de mécani-