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Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/371

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que, de physique et de chimie ; mais on n’admet pas que la pensée, l’intelligence, la volonté se soumettent à de semblables explications. Il y a là, dit-on, un abîme entre l’organe et la fonction, parce qu’il s’agit de phénomènes métaphysiques et non plus de mécanismes physico-chimiques.

De Blainville, dans ses cours de zoologie, insistait beaucoup sur la définition de l’organe et du substratum. « Dans l’organe, disait-il, il y a un rapport visible et nécessaire entre la structure anatomique et la fonction ; dans le cœur, organe de la circulation, la conformation et la disposition des orifices et de leurs valvules rend parfaitement compte de la circulation du sang. Dans le substratum, rien de pareil ne s’observe : le cerveau est le substratum de la pensée ; elle a son siége en lui, mais la pensée ne saurait se déduire de l’anatomie cérébrale. »

C’est en se fondant sur de pareilles considérations qu’on s’est cru autorisé à prétendre que la raison pouvait être, chez les aliénés, troublée d’une manière dite essentielle, c’est-à-dire sans qu’il existât aucune lésion matérielle