Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/383

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buccale, et que le suc gastrique se forme sous l’influence du contact des aliments et de la surface sensible de l’estomac. Toutefois cette excitation mécanique sur les nerfs sensitifs périphériques, venant retentir sur l’organe par action réflexe, peut être remplacée par une excitation purement psychique ou cérébrale.

Une expérience simple vient en donner la démonstration.

Prenant un cheval à jeun, on découvre sur le côté de la mâchoire le canal excréteur de la glande parotide, on divise ce conduit, et rien n’en sort ; la glande est au repos. Si alors on fait voir au cheval de l’avoine, ou mieux, si, sans rien lui montrer, on exécute un mouvement qui indique à l’animal qu’on va lui donner son repas, aussitôt un jet continu de salive s’écoule du conduit parotidien, en même temps que le tissu de la glande s’injecte et devient le siége d’une circulation plus active.

Le docteur Beaumont a observé sur son Canadien des phénomènes analogues. L’idée d’un mets succulent déterminait non-seulement un appel de sécrétion dans les glandes salivaires,