Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/14

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LA PRINCESSE.

Allez, delivrez-vous… Madame, quelle injure…

LA REINE.

Non, de votre amitié, ma Sœur, je ſuis trop ſure ;
Mais je ſens malgré moi redoubler mes ennuis,
Il faut de la retraite en l’état où je ſuis.


Scène II

LA REINE, ARGIRE.
ARGIRE.

Quoi ! d’une Sœur aimée avec tant de tendreſſe,
Madame, en ce moment la préſence vous bleſſe ?

LA REINE.

Te l’avoûrai-je, hélas ! mais que puis-je cacher,
Quand je vois mes malheurs de leur comble approcher ?
Apprens donc à quels maux je vais être livrée.
Tu ſçais quelle amitié m’unit avec Nerée ;
Mais, Dieux ! bientôt Gelon épouſe cette Sœur,
Et Gelon en ſecret eſt maître de mon cœur,