C’eſt ce même bonheur ſi tranquile & ſi doux.
Je tiens de vous, Madame, il m’en ſouvient ſans ceſſe,
Le Prince de Sicile & toute ſa tendreſſe.
Gelon encor guerrier & ſans attachement,
Eſt par votre heureux choix devenu mon Amant.
Vos ordres de ſon cœur m’envoyerent l’hommage ;
L’amour bientôt, l’amour acheva votre ouvrage.
Il ſerra ces doux nœuds commencés par vos ſoins.
Mais, Madame, mon cœur ne vous en doit pas moins ;
Et ma tendre amitié pour vous ſe fortifie,
Plus cet amour répand de charmes ſur ma vie.
Goutez, ma Sœur, goutez ces charmes innocens,
Et n’éprouvez jamais les ennuis que je ſens ;
Un ſi triſte entretien vous contraint & vous gêne ;
Laiſſez-moi me livrer au chagrin qui m’entraîne :
Cette melancolie a trop peu de rapport
Aux charmantes douceurs qui comblent votre ſort.
Allez, delivrez-vous…