Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/36

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Il n’en eſt pas moins ſûr, Madame, qu’elle l’aime,
Et vous cherchez en vain à vous tromper vous-même.

LA PRINCESSE.

Qui vous l’a donc appris ?

SOSTRATE.

Qui vous l’a donc apprisCroyez-en mes fureurs ;
Un amant malheureux connoît tous ſes malheurs.
J’ai ſurpris mille fois cette Amante attentive
Aux charmes du Vainqueur qui la tenoit captive ;
J’ai vu malgré ſes ſoins ſes yeux ſe déclarer,
Sa bouche l’applaudir, & ſon cœur ſoupirer.

LA PRINCESSE.

Hé d’où vient donc, Seigneur, que par vous découverte
Cette flâme à mes yeux ne s’eſt jamais offerte ?

SOSTRATE.

Ah, vous étiez aimée, & votre Amant & vous.
N’étiez jamais remplis que d’un bonheur ſi doux ;
Vous ne connoiſſiez point d’autres feux que les vôtres,