Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/37

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Votre amour mutuel vous cachoit tous les autres ;
Contente de ſon cœur, vous n’alliez point chercher
Si quelqu’un en ſecret vouloit vous l’arracher
Il faut des yeux jaloux pour voir une rivale.
Moi qui ſuis éclairé d’une flâme fatale,
Moi qui pourſuis un cœur & ne puis l’acquerir,
J’en ai cherché la cauſe & l’ai ſçu découvrir.

LA PRINCESSE.

Vous devez l’avouer, cette marque eſt douteuſe.

SOSTRATE.

Ah ! vous en croyez trop une amitié trompeuſe.
Vos interêts ici, Madame, ſont les miens ;
Arrêtez un captif qui rompra vos liens.
La Couronne eſt un bien qui fait un infidelle.
La Reine va l’offrir, courez au devant d’elle,
Je n’épargnerai rien pour ſervir votre amour ;
Mais prenez quelques ſoins, Madame, à votre tour.