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Scène III.
LA REINE, ARGIRE.
LA REINE.
Argire, quelle honte ! où vais-je me cacher !
Que je le punirai de m’avoir ſçû toucher,
Et d’avoir par ma faute apperçu ma foibleſſe.
Quels diſcours j’ai tenus ! Ciel ! avec quelle adreſſe
L’ingrat me les a fait mille fois répeter !
Helas ! cherchoit-il donc à n’en pouvoir douter ?
Non, il ne s’appliquoit qu’au ſoin de s’en defendre,
Et me faiſoit parler pour ne me point entendre.
Avec quel artifice, & par quels vains détours
Repouſſoit-il un ſens que j’appuyois toujours !
Ah ! je ſens qu’au dépit l’amour cede la place.
ARGIRE.
Madame, s’il revient & vous demande grace ?
LA REINE.
Il y viendroit en vain, Argire, je le hais ;