Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/55

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Mais, helas ! je ſçai trop qu’il n’y viendra jamais.
Donnons du moins, donnons à nos Etats un Maître,
Qui par mille chagrins lui faſſe reconnoître
Ce que c’est que l’orgueil du pouvoir ſouverain
Qu’il traite maintenant avec tant de dédain.
Penſe-t’on qu’il ſoit ſeul digne du Diâdeme ?
L’Etat ſeroit tombé dans un malheur extrême.



Scène IV.

LA REINE, SOSTRATE, ARGIRE.
SOSTRATE.

Ne fuyez plus un Prince à vous ſuivre attaché,
Madame, vous ſçavez quel amour j’ai caché ;
C’eſt le plus grand effort qu’un Amant puiſſe faire,
Je l’ai fait cependant ſans eſpoir de vous plaire ;
Et lorſqu’Attale heureux devenoit votre époux,
Je mourois ſans marquer que je mourois pour vous.