Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/56

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Enfin, ſi quelquefois au travers de mes feintes
Vous avez vû mes maux ſans entendre mes plaintes,
Souffrez qu’avec reſpect je vous parle en ce jour.
Attale eſt mort, Madame, & je brûle d’amour.

LA REINE.

Oui, j’ai ſçû remarquer, Prince, votre conduite,
Et de vos ſentimens je ſuis aſſez inſtruite.

SOSTRATE.

Si vous voïez mon cœur, que je ſerois heureux,
Par la ſincerité, par l’ardeur de mes vœux.
Les autres aimeront en vous votre Couronne ;
Défiez-vous de tout ce qui vous environne.
Pour moi, je vous aimai ſans eſpoir, ſans deſſein,
Lorſqu’un autre étoit prêt à vous donner la main,
Quand l’amour ne pouvoit que me coûter de larmes ;
Voilà quel fut en moi le pouvoir de vos charmes.

LA REINE.

Maintenant je ſuis libre, & je veux faire un Roi
Qui ſoit digne du Trône, & digne auſſi de moi.