Votre foi, tout m’engage à la fidélité :
S’il faut pour vous aimer porter une Couronne,
J’attends que mon épée à vos ſouhaits la donne.
Mais ce n’eſt point aux lieux où regne votre Sœur,
Que la gloire m’attend.
Verrois-je contre moi tout un Peuple en furie,
Me reprocher les maux de ma triſte Patrie ?
Les victoires, les biens que l’on perdroit par moi,
Et ce qu’on ſouffriroit de ſuivre une autre loi ?
Source de tant de maux, & ſous de tels auſpices,
Notre hymen pourroit-il avoir les Dieux propices ?
Et moi, n’aurai-je donc rien à vous reprocher ?
Ingrate, mes maux ſeuls ne peuvent vous toucher.
Hé ! que m’importe à moi de la paix, de la guerre,
De ce Peuple indocile, & de toute la terre ?
Je ne voulois que vous. Votre cœur fut à moi.
Où porterez-vous donc ce cœur & votre foi ?
C’eſt auprès des Autels où Diane eſt ſervie,
Que je prétends paſſer le reſte de ma vie.