Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/77

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Seigneur, quand faudra-t’il que je vous rende hommage ?
Daignerez-vous bientôt recevoir mes reſpects ?

GELON.

Vos hommages, Seigneur, me ſeroient trop ſuſpects,
Je ne me mettrai point en état d’y prétendre.

SOSTRATE.

Juſqu’à l’entier ſuccès il faut vous en défendre
On riſque ſes deſſeins à les faire éclater.

GELON.

Si j’avois ces deſſeins, je crois ſans me flater
Qu’à vos prétentions, Seigneur, je pourrois nuire.

SOSTRATE.

Qui l’ignore ? il ne tient qu’à vous de me détruire.
Comment vous réſiſter, quand je n’ai pour tous droits
Que d’être reſté ſeul du ſang de tous nos Rois ?
Je l’avoûrai, ce droit eſt foible auprès des vôtres.

GELON.

Vous devriez regner, mais on en nomme d’autres.
L’Epire de vos droits ſçait aſſez mal juger ;
Vous ſortez de ſes Rois, je ſuis un étranger.
Cependant vous voyez en cette conjoncture,