Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/78

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Que ſa voix en effet ne vous ſeroit pas ſûre.

SOSTRATE.

Sa faveur eſt pour vous, & la raiſon pour moi.
Mais ce n’eſt qu’à la Reine enfin à faire un Roi.
Vous comptez peu ſa voix, à ce que je puis croire.
À plaire au Peuple ſeul, vous mettez votre gloire.
Vos deſſeins cependant courroient quelque hazard,
Seigneur, ſi pour ſon ſang la Reine avoit égard.

GELON.

Ah, Seigneur, ſur ce point je n’ai rien à vous dire.
Je vous laiſſe le Trône où votre cœur aſpire ;
Mais encore une fois, ſi j’y voulois monter,
Vous ne me pourriez pas aiſément réſiſter.
Cependant pour jamais mon amour m’en ſépare :
Je ne veux point regner & je vous le déclare.
Ce que je fais peut-être eſt d’un aſſez grand poids.
Pour être bon à joindre à tous vos autres droits.

SOSTRATE.

Ce ſuperbe diſcours…