Page:Bernardin de Saint-Pierre - Paul et Virginie, Didot, 1806.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
ET VIRGINIE

J’écrivis donc sur le petit mât de pavillon de Paul et de Virginie ces vers d’Horace :


… Fratres Helenæ, lucida sidera,
Ventorumque regat pater,
Obstrictis aliis, præter iapyga.

« Que les freres d’Hélene, astres charmants comme vous, et que le pere des vents vous dirigent, et ne fassent souffler que le zéphyr. »

Je gravai ce vers de Virgile sur l’écorce d’un tatamaque, à l’ombre duquel Paul s’asseyoit quelquefois pour regarder au loin la mer agitée :


Fortunatus et ille deos qui novit agrestes !

« Heureux, mon fils, de ne connoître que les divinités champêtres ! »

Et cet autre, au-dessus de la porte de la cabane de madame de la Tour, qui étoit leur lieu d’assemblée :


At secura quies, et nescia fallere vita.

« Ici est une bonne conscience, et une vie qui ne sait pas tromper. »