Page:Bernardin de Saint-Pierre - Paul et Virginie, Didot, 1806.djvu/55

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on reconnoît dans cette composition la touche et le caractere de l’école de Rome où il est né. Mais ce qui m’intéresse encore davantage, je la dois à son amitié, ainsi que je dois la précédente à celle de son ami M. Girodet ; il a désiré concourir avec lui en talents et en témoignages de son estime, à la beauté de mon édition.

Ce dessin a été gravé à l’eau-forte, au burin, et au pointillé par M. Mécou, éleve et ami de M. Roger, qui, n’ayant pu s’en charger lui-même, à cause de deux autres dessins qu’il gravoit pour moi, n’a trouvé personne plus digne de sa confiance et de la mienne que M. Mécou, dont les talents sont déja célebres par plusieurs charmants sujets du musée impérial, très connus du public, entre autres par la jeune femme qui pare sa négresse.

La quatrieme planche représente la séparation de Paul et de Virginie ; on y lit pour titre, Adieux de Paul et de Virginie ; et pour épigraphe, ces paroles du texte, je pars avec elle, rien ne pourra m’en détacher. La scene se passe au milieu d’une nuit éclairée de la pleine lune ; il y a une harmonie touchante de lumieres et d’ombres qui se fait sentir jusqu’à l’entrée du port. Madame de la Tour se jette aux pieds de Paul au désespoir, qui saisit dans ses bras Virginie défaillante à la vue du vaisseau où elle doit s’embarquer pour l’Europe, et qu’elle apperçoit au loin dans le port, prêt à