Une nouvelle adolescence la pénetre de toutes les influences du soleil, pendant un jour de plusieurs mois.
Sa beauté même s’accroît de celle des longues nuits du pole. Quand l’hiver, à la faveur de leurs ténebres, releve son trône, étend sur lui son manteau d’hermine, et prépare à l’océan de nouvelles révolutions, la lune circule tout autour, et lui renvoie une partie des rayons du soleil qui l’abandonne. L’aurore boréale le couronne de ses feux mobiles, et agite autour de lui ses drapeaux lumineux. À ce signal céleste, les rennes fuient vers de moins âpres contrées ; elles aperçoivent, à la lueur de ces clartés tremblantes, l’Hécla au milieu des mers hérissées de glaçons ; et elles viennent, en bramant, chercher dans ses vallées profondes de nouveaux pâturages. Des légions de cygnes tracent autour de sa cime de longues spirales, et, joyeux de descendre sur cette terre hospitaliere, font entendre au haut des airs, des accents inconnus à nos climats. Les filles d’Ossian, attentives, suspendent leurs chasses nocturnes pour répéter sur leurs harpes ces concerts mélodieux ; et bientôt de nouveaux Pauls viennent chercher parmi elles de nouvelles Virginies.
Il en sera de même de notre derniere révolution. Déjà la France apparoît au-dessus des orages. Les feux gémeaux de Castor et de Pollux étincellent sur sa tête, dans un ciel d’azur. Ils annoncent la fin de nos affreuses tempêtes. Ô Napoléon, que ta puissante étoile repousse au loin ces ambitions effré-