choquait Mlle de Brabender, — et le cigare à la bouche, ce qui faisait tousser les élèves époumonnés déjà par les reprises d’assauts.
Quelles tortures que ces classes !
Il amenait de temps en temps quelques amis qui se réjouissaient fort de notre maladresse : ce qui causa un jour un scandale, car, un de ces joyeux spectateurs ayant fait une remarque par trop insolente sur un élève nommé Châtelain, celui-ci se retourna vivement et, en un tour de main, il souffleta l’amateur. Il s’ensuivit une bagarre dans laquelle Pons, voulant intervenir, reçut lui-même une paire de gifles. Cela fit grand bruit. Et, à partir de ce jour, la classe fut fermée aux étrangers. J’obtins de ma mère l’autorisation de ne plus assister à cette classe. Et ce fut pour moi un grand soulagement.
De toutes les classes, je préférais de beaucoup celle de Régnier. Il était doux, bien élevé, et enseignait à dire « vrai ».
Cependant, je dois ce que je sais à la variété des enseignements que je suivais dévotieusement.
Provost enseignait le jeu large, la diction un peu pompeuse mais soutenue. Et surtout, il préconisait la largeur du geste et de l’inflexion.
Beauvallet, à mon avis, n’enseignait rien de bien. Il avait une voix profonde et prenante, qui était bien à lui, qu’il ne pouvait donner à personne, qui était un admirable instrument, mais ne lui donnait pas de talent. Il était maladroit de gestes, les bras trop courts, sa tête était commune. Je détestais ce professeur.
Samson était tout le contraire. La voix frêle et perçante, une distinction acquise, mais pleine de correction. Sa méthode était la simplicité.