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Page:Bernhardt - Mémoires, ma double vie, 1907.djvu/240

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XVI


Cependant, la défense s’organisait. Je résolus d’employer mes forces et mon intelligence à soigner les blessés. Mais où installer une ambulance ? L’Odéon avait fermé ses portes. Je remuai ciel et terre pour qu’on me permit d’installer une ambulance à l’Odéon. Et, grâce à Émile de Girardin et à Duquesnel, mon désir fut exaucé.

Je me rendis au Ministère de la guerre et fis ma déclaration et ma demande. Je fus acceptée comme ambulance militaire.

Mais il fallait des vivres. J’écrivis un mot au préfet de police. Une estafette arrivait peu de temps après mon message. Il me remit ce mot du préfet :

Madame, s’il vous est possible de venir de suite, je vous attendrai jusqu’à six heures. Sinon, je vous recevrai demain matin, à huit heures. Excusez cette heure matinale, mais je suis pris à la Chambre, dès neuf heures du matin ; et comme votre mot me semble très pressant, j’ai hâte de vous être agréable si cela est en mon pouvoir.

Comte de Kératry.