Page:Bernier - Au large de l'écueil, 1912.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
au large de l’écueil

faut monter la garde auprès de nos héros : sinon, une main sacrilège les outrage !…

— « Un fanatique outragea Lévis, mon père, un seul que la colère rendit fou… Je ne crois pas qu’il y ait eu deux Anglais capables de faire cela !… Vous n’êtes pas juste !… Un seul fit cela, les autres n’y ont pas applaudi… Ils sont magnanimes, ils comprennent la grandeur… C’est sacré, les héros ! Ils ne peuvent nous enlever les nôtres !… Qu’ils se figurent ce que leur enlever les leurs serait pour eux !… L’amour de notre langue s’identifie avec l’amour des mères qui nous l’apprennent ! Ils ne peuvent nous faire un crime de l’aimer, pas plus qu’ils ne peuvent nous en faire un d’aimer nos mères !… Qu’ils songent à la révolte de tout leur être, si on tentait de leur arracher le doux parler de leurs mères !… La liberté britannique leur ordonne de respecter nos droits ! N’est-ce pas leur orgueil, la merveilleuse liberté anglaise ?… Nous naissons et grandissons dans la foi catholique : elle est celle de nos pionniers, de nos missionnaires, de nos martyrs, de nos ancêtres, de nos clochers ! Ils ne peuvent y toucher, elle est inséparable de notre race !…