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au large de l’écueil

mes aïeux, je cause avec lui de la Nouvelle-France au nid…

— Vraiment ? fit-elle, surprise. Je ne m’étonne plus que vous soyez si amoureux de votre pays… C’est un amour dont la fidélité est séculaire…

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La Terrasse Dufferin, promenade immense, est idéale. Elle arrache à ceux qui ont une âme un cri de ravissement. Elle domine un site aux beautés infinies. On se demande quel ébranlement des couches terrestres a creusé le lit où le Saint-Laurent se déroule en splendeur, quelle réaction géologique a taillé les falaises, durci les rocs, enflé les montagnes, aiguisé les récifs et soulevé l’Île d’Orléans. On s’imagine ce que dut être la nature sauvage avant l’invasion des foyers durables. On pense au génie de celui que l’endroit fascina au point qu’il en fit l’artère des premiers héroïsmes. On sonde les échos pour qu’ils disent tout ce qu’ils savent d’un passé de légendes et d’imposants souvenirs. On revient au vaste paysage pour en laisser pénétrer la grandeur en nous, pour être entraîné, par delà les horizons franchis malgré nous, à suivre la course du fleuve ouvrant ses bras pour recevoir l’Atlantique, la