Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/170

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ride grinça au fond de la gorge. La bouche devint très grande par un bâillement qui fut long à s’abattre. Les yeux se débrouillèrent, s’effarèrent, lorsque Jean leur découpa sa ferme silhouette. D’un mouvement brusque, elle fut debout.

— Excusez-moi, monsieur ! s’exclama-t-elle, lucide.

— La souffrance est la plus grande excuse, Madame…

— Monsieur le docteur Fontaine, maman.

Empoignée de nouveau pair la chose douloureuse, elle tressaillit. Une lueur farouche étincela autour des arcades sourcilières.

— À quoi bon vous être dérangé ? Il est trop tard, n’est-ce pas ? s’écria-t-elle, presque violente.

Tout son être interrogea, néanmoins, comme tendu vers l’aumône du plus mince espoir…

— Vous me faites l’impression d’une personne très vaillante : pourquoi ne pas l’être jusqu’au bout ?

— Vous êtes donc certain qu’il n’en relèvera pas ? Au moins, vous ne trompez pas les pauvres gens, vous ! dit-elle, et dans sa voix rageuse il y eut comme un tintement de glas.

— Je ne dis pas cela, madame Bertrand.

— Qu’est-ce que vous dites, alors ?