Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
340
CE QUE DISAIT LA FLAMME…

pas la science… Vous avez un soupçon, pas autre chose !

— Combien de fois, Yvonne, depuis quelques semaines, avez-vous obstinément refusé de répondre à mes questions violentes peut-être, mais légitimes ? Vous m’aviez promis, ce soir où Jean mit fin à un interrogatoire qui en est resté là, d’expliquer avec une franchise totale une transformation d’humeur aussi extraordinaire qu’elle fut singulière… Vous fûtes si caressante, si gentille aux premiers entretiens qui nous réunirent ensuite, que je n’osai vous reparler de la… enfin… de ce qui avait eu lieu. Vous n’avez pas oublié ce jour où de nouveau ce petit air grognon et ces réponses… maussades revinrent. L’endroit n’était pas favorable à un aveu complet, je n’insistai pas. Il y a environ une semaine, ici même, au café, vous eûtes encore l’esprit acéré… désagréable. Nous étions cernés de gens qui auraient pu s’amuser de notre querelle, je m’abstins encore. Aujourd’hui, nous sommes seuls, nous avons beaucoup de temps à nous, je vous prie de me fournir une explication entière. J’ai votre confiance ou je ne l’ai pas : si je ne l’ai pas, il vaut mieux… vous comprenez, n’est-ce pas ? Avant d’exiger, cette fois, j’ai voulu être sûr que je ne m’emballais pas, j’ai feint d’être sourd, j’ai attendu !…