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CE QUE DISAIT LA FLAMME…

— Quoi donc, monsieur Fontaine ? élude-t-elle, charmante.

— Vous le savez, pourquoi ne pas m’obéir ?

— Ah ! vous donnez des ordres ! c’est plus mystérieux encore…

— N’ai-je pas obéi, moi ?

— Vous ordonnez que je vous appelle Jean ? s’écria-t-elle, exubérante, de la pourpre chaude au visage.

— Vous ne me dites pas cela de la manière dont je vous redis Lucile…

Il répétait chaque fois le nom de la jeune fille avec une admiration lente, en un murmure passionné de l’âme entière. Un embarras inexprimable affolait Lucile, elle s’efforçait d’y échapper pour n’être pas idiote, par de l’espièglerie, de la naïveté joyeuse et volontaire.

— N’ai-je pas obéi ? dit-elle, exquise de malice.

— Vous vous moquez de moi.

— Vous savez bien que non !

— On n’est pas sérieuse quand on se moque… Vous êtes plus gaie qu’à l’ordinaire, trop gaie…

— Il le faut bien, monsieur Fontaine.

— J’exige que vous tranchiez la tête à ce Monsieur Fontaine !

— Là ! je ne vous obéis plus ! Si je la tranche, il n’y aura plus de Jean !