Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/424

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cat après m’avoir supplié d’en faire partie. Ils vont faire des bénéfices gros comme le poing. Il y en a parmi eux à qui j’ai rendu des services. Ils m’ont tous flanqué là, sous prétexte que je n’avais pas accepté tout de suite. Dis, mon Jean, n’est-ce pas stupide ?… On dira que je n’ai pas eu de flair, qu’ils ont bien fait de me jeter par-dessus bord ! Ah ! les gueux !

— Es-tu bien certain qu’on fera des gorges chaudes à ton sujet ?

— Les jaloux, les farceurs, tous ceux qui s’amusent en déchirant…

— La jalousie ne tue que ceux qui doutent !

— Que tu me fais du bien ! Je me buttais à l’humiliation comme à un mur. Elle était devant moi, il n’y avait pas moyen de la faire bouger, et cela m’enrageait, me faisait mal, tu m’entends ? Je ne suis pas capable d’en dire plus long. Enfin, tu crois ? Il était si facile d’y penser, et c’est possible ! En somme, je n’ai que…

— En somme, tu as fini de te forger des alarmes ? À la bonne heure ! ton visage prend la forme d’un sourire !

Jean se réjouit d’avoir manœuvré avec délicatesse. Un rayonnement de sérénité adoucit les yeux de Gaspard : il ne traîne plus en lui que bien peu d’épouvante, il est si improbable qu’il devienne la risée de tout le monde… L’orgueil