Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/423

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téresser : tu t’en moques joliment, des affaires, du négoce…

Jean s’empressa d’interrompre :

— Tu sais bien que non ! Ce serait ridicule : je te dédaignais !

— Après tout, c’est vrai.

— Et bien ?

— Il s’agit d’affaires. La spéculation sur les immeubles nous prend tous, je me suis laissé emporter comme les autres. À quoi servent, des détails quand on a perdu ?

— Mais je les réclame, ces détails, mon père !

— Un joli magot me glisse entre les doigts, c’est tout !

— Il y a autre chose !…

— Et, quoi donc, s’il vous plaît ? railla Gaspard. Ma foi ! on dirait que tu en es sûr !

— Comme de ta parole d’honneur !

— Tu me flattes, tu veux me demander quelque chose… À tes ordres, mon cher !

— Une perte d’argent ; ne t’aurait pas aigri aussi profondément. Comme je le disais, on a dû t’humilier, te berner…

— Ah ! diable ! tu as touché juste, mon petit. Jean ! s’écria-t-il, exaspéré soudain. On m’a joué de la façon la plus malpropre, la plus inqualifiable, la plus… la plus outrageante ! C’est le mot, on m’a insulté ! On m’a exclu d’un syndi-