beaucoup souffrir ! Jean eut le remords de sa plaisanterie malicieuse :
— Tu fus jalouse, en effet, dit-il avec finesse.
Un cri profond d’amour se précipite des lèvres de la jeune femme :
— Jalouse, oui, jalouse ! Ton cœur était si loin de moi !
— Quelle erreur ! nos cœurs ne s’éloignent jamais l’un de l’autre…
— Je les veux plus près encore !…
— Regardons-nous longtemps, Lucile…
Après le regard où longtemps ils se redisent leur union douce et merveilleuse, Jean continue :
— N’est-il pas vrai que nous ne sommes jamais loin l’un de l’autre ?…
— Tu ne regrettes rien, mon Jean béni ? dit-elle, avec tant de gratitude, qu’il en a le cœur bien faible d’ivresse.
— Je t’aime ! s’écrie-t-il. Je ne t’ai jamais aimée comme ce soir ! Il me semble que tous les jours, dans l’avenir, je ne t’aurai jamais aimée autant qu’à ceux qui viendront. Rêvons ensemble, veux-tu ? Comme tu avais tort d’être jalouse de la flamme ! C’est elle que tu haïssais, n’est-ce pas ? Regarde comme elle est chaleureuse, comme elle est tendre, comme elle est certaine ! Elle enveloppe, elle illumine, elle inspire, elle chante ! Écoute les sons joyeux, la mélodie profonde. Tu