Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/95

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— Qui, nous ?

— Les amis ! Cela doit être bon à quelque chose, les amis, à dresser un bouclier contre les flèches venimeuses de l’opinion publique, au moins !

— L’opinion ! que c’est urbain, ce mot-là, que c’est étroit ! Tu me parles d’une chose qui, vraiment, ne m’est plus familière…

— L’autre jour, encore, on t’attaquait devant moi !

— Vite, dis-moi cela.

— Paul Garneau, c’est un poseur, affirmait-on !

— Par tous les petits diables ! comme disait le guide à mon dernier voyage, c’est intéressant !

— Cela t’amuse ?

— Tu ne t’es pas donné le trouble de répondre, j’espère ?

— Si, il y avait de la malice, il y avait là plusieurs jeunes gens qui ne te connaissaient pas.

— Mais c’est idiot ! Je suis toujours moi-même ! Devant qui ai-je étalé des connaissances, de l’orgueil, de la supériorité ? Quand je discute, je me bats, tout simplement, pour une idée, pour une conviction. Il faut dans la bataille que la fusillade crépite : on n’attaque pas avec des sourires vaincus… Violent, j’ai pu l’être : poser à l’esprit supérieur, cela, jamais !

— Tu n’y es pas du tout, cher ami, tu poses à