Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/25

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te à s’entendre avec les Prêtres, la ſeconde à ſe conformer exactement aux pratiques qu’ils ordonnent ; c’en eſt, ſans doute, aſſez pour que la Religion fleuriſſe & que l’Egliſe proſpere. Aujourd’hui toute la politique conſiſte à ſe lier d’intérêts avec le Clergé, & toute la morale conſiſte à l’écouter.

Si les hommes s’aviſoient un jour de ſonger ſérieuſement à la politique ou à la morale humaine, ils pourroient bien ſe paſſer de la Religion & de ſes Miniſtres. Mais ſans Religion & ſans Prêtres que deviendroient les nations ? Elles ſeroient aſſurément damnées ; il n’y auroit plus chez elles ni ſacrifices, ni couvents, ni expiations, ni pénitences, ni confeſſions, ni Sacremens, ni aucunes de ces pratiques importantes ou de ces cérémonies intéreſſantes, dont depuis tant de ſiecles nous éprouvons les bons effets, ou qui font que les Sociétés humaines ſont ſi ſoumiſes au ſacerdoce. Si les hommes alloient ſe perſuader qu’il faut être doux, humains, indulgens, équitables, on ne verroit plus de diſcordes, d’intolérance, de haines Religieuſes, de perſécutions, de criailleries, ſi néceſſaires au ſoutien du pouvoir de l’Egliſe. Si les Princes ſentoient qu’il eſt utile que leurs ſujets vivent dans l’union,