Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

connoître les fruits que la Société retire de ces prédications continuelles, de ces inſtructions réitérées que nous font des Docteurs zêlés, dont la fonction pénible eſt de nous répéter ſans ceſſe les mêmes vérités Evangéliques, que le peu de foi des hommes les empêche de comprendre ? Depuis près de dix huit ſiecles les nations ſont prêchées & nous avons lieu de croire qu’elles le ſeront encore longtems. Si l’on nous dit que malgré les efforts incroyables de nos Prêtres & de nos ſaints Moines on ne voit gueres d’amendement, nous dirons que c’eſt un effet ſenſible de la Providence qui veille toujours ſur ſes Prêtres, & qui ſent bien que ſi les hommes ſe corrigeaient, s’ils avoient des loix plus ſenſées, une éducation plus honnête, une morale plus intelligible, une politique plus ſage, les Prêtres ne nous ſeroient plus bons à rien. Il eſt, ſans doute, entré dans les vues de la Providence, que les hommes fuſſent toujours méchans pour que leurs guides ſpirituels euſſent toujours le plaiſir de les prêcher & d’être éternellement payés de leurs inſtructions éternelles.

La politique mondaine & la morale profane ſont, graces à notre ſainte Religion, entièrement négligées : la première conſiſ-