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Page:Berquin - Œuvres complètes, Tome XIV, 1803.djvu/125

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Moins triste, un jour, par un message
Elle mandoit à son époux :
« Mon sein, cher ami, porte un gage
« Que votre amour me rend bien doux.
« Non, seigneur, mande te faussaire,
« La perfide trompe vos feux ;
« Son fruit est un fruit adultère :
« Lisez ses complots amoureux.

Sans qu’un regret trouble son ame,
Le comte eût vu ses biens périr ;
Sans donner des pleurs qu’à sa femme,
Il auroit vu ses jours finir :
Mais que cette femme adorée
Verse l’opprobre sur son front !
Quelle horreur ! son ame navrée
Frémit de rage à cet affront.

Dans son premier feu de vengeance,
Inaccessible à tout remords,
Il veut qu’on lave son offense
Sa femme est vouée à la mort.
L’ordre est parti. Son cœur murmure,
Par un autre ordre il s’en départ.
« Qu’on sauve, dit-il, la parjure ! »
Ah ! malheureux, il est trop tard,

Seconde partie.


Avant la grace,