Page:Berquin - Œuvres complètes, Tome XIV, 1803.djvu/129

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Songes de la douce espérance,
Portez-lui du moins vos secours !
Geneviève, attends en silence :
Tu peux retrouver tes beaux jours.
Si Dieu nous frappe, c’est un père ;
Il chérit toujours ses enfans.
Console-toi. Son bras sévère
N’est roidi que sur les méchant.

Troisième partie.


Ainsi que l’intendant lui-même,
Comptant sa femme au rang des morts,
Siffroi, de sa rigueur extrême,
Commence à sentir un remords ;
S’il la chasse de sa mémoire,
Geneviève y revient toujours ;
Mais plus souvent il n’ose croire
Qu’elle ait pu trahir ses amours.

Rongé d’ennuis, las de la vie,
Il veut périr dans les combats ;
Mais le sort trahit son envie,
La mort qu’il cherche fuit ses pas.
Le bras fatigué de carnage,
Il est pris et chargé de fers,
Traîne sept ans dans l’esclavage
Libre enfin, repasse les mers.