Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/136

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face. En ces instants, il eût voulu positivement se trouver à cent pieds sous terre. Fantin-Latour, questionné sur les manières d’être de Rimbaud, nous a dit que, durant l’unique séance de pose obtenue pour le portrait dans le Coin de Table, il ne proféra pas une parole ; et le grand peintre, alors qu’en réalité il y avait dans l’attitude de son modèle tout simplement une colère contre soi-même et peut-être une souffrance de se trouver assis, immobile, son menton dans sa longue et forte main noueusement articulée et gonflée d’engelures, le grand peintre crut voir du dédain impatient sur ce juvénile visage contracté, au regard bleu-clair luisant et souriant, à la forte bouche rouge plissée d’amertume.


Le pavillon de la rue Nicolet, à Montmartre, où Rimbaud venait d’être accueilli, était la propriété et l’habitation du beau-père de Verlaine, M. Mauté de Fleurville, normand d’origine et notaire honoraire.

Après la défaite de la Commune, sous laquelle il avait rempli la singulière fonction de chef du bureau de la Presse à l’Hôtel de Ville, Verlaine, se croyant compromis et n’ayant pas réintégré son antérieur emploi de la Préfecture de la Seine, avait consenti, malgré des inquiétudes