ses prétentions à la liberté totale. Il essaya, sans y réussir, de divers métiers, entre autres celui de camelot, en vendant sur le trottoir de la rue de Rivoli des anneaux pour la sureté des clefs, et celui de chroniqueur, en portant au Figaro des proses, qu’on mit alors au panier et qu’il serait aujourd’hui intéressant de connaitre, si l’on en juge par le titre de deux d’entre elles : les Nuits blanches, le Bureau des Cocardiers.
De sorte que l’existence menée par le jeune homme à Paris, durant ce semestre, fut, en général, celle effroyable de ces pauvres trop fiers pour demander secours, trop honnêtes pour commettre un quelconque larçin. Aussi, quoiqu’il crût avec une rapidité insolite et que cet état physiologique nécessitât, nous l’avons déjà dit, une surabondance d’alimentation, passa-t-il souvent des jours entiers, et même plusieurs jours de suite, sans manger. S’il dinait, c’était, la plupart du temps, de croûtes ramassées dans la rue ou de détritus des marchés. Avec un estomac garni de cette façon, étant donné que sa complexion trop nerveuse supportait mal la boisson, la moindre libation offerte par Cros ou Verlaine devait, c’est évident, le mettre en démence. Et cette constatation ne suffirait-elle point aussi pour ramener à leur valeur les anecdotes ressassées par ses ennemis et gros-