Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/156

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poète des Romances sans Paroles, il touchera la lie de ces breuvages affolants et qu’il les prendra en dégoût. N’a-t-il pas, aux Illuminations, chansonné sa répugnance et démontré par là que si, à l’époque de son retour à Charleville, après Paris, il éprouvait des soifs, ce n’étaient déjà plus des soifs de vin et de spiritueux ? Il est, au surplus, prouvé que l’une des principales causes des dissentiments qui, plus tard, s’élevèrent à Londres entre les deux amis fut la véhémence des reproches faits par Rimbaud à Verlaine au sujet de son incorrigible ivrognerie.


Nous reproduirons ici les chansons auxquelles il vient d’être fait allusion. L’intérêt biographique présenté par elles nous y oblige conçues dans l’esprit de la chanson populaire et dans son rythme, elles forment comme le prélude, comme l’ouverture de « l’opéra fabuleux » que va devenir le poète. Puis, les éditions jusqu’ici parues des Illuminations les ont présentées selon une mauvaise distribution, avec des lacunes ; cela, non certes par la faute des éditeurs, mais parce que le manuscrit d’après lequel on les imprima en premier, des brouillons ou des copies sans doute, était mal en ordre et sans pagination. La version qu’on va lire nous est fournie par un manuscrit autographe