Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/208

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sans insister auprès de son ami pour rentrer en possession de la Chasse spiriluelle. À l’inventaire des objets que Verlaine charge M. Lepelletier de réclamer aux Mauté, figure ce manuscrit, ainsi que des lettres de son auteur renfermant des vers et des poèmes en prose, le tout spécialement décrit. Or, l’auteur de Parallèlement n’était pas, à ce moment-là surtout, homme à se préoccuper beaucoup des papiers d’autrui. En dépit d’une première réclamation, il avait laissé ceux de Rimbaud rue Nicolet, à Paris, et cela au moment même où il allait se rencontrer avec leur propriétaire. Il a donc fallu, pour qu’il se décidât à les porter sur la liste des objets revendiqués, qu’on lui fît des instances. Nous allons voir jusqu’à quel point Rimbaud, sans en accuser personnellement son ami, fut navré de cette dépossession.


À Charleville, Madame Rimbaud, malgré que désormais accoutumée aux fugues subites de son fils, ne se résignait pas. Que faire ? Elle le laissait bien, depuis son retour de Paris, puiser librement dans la bourse familiale ; mais il y employait une telle discrétion, qu’elle demeurait épouvantée à songer qu’il pouvait, loin d’elle, souffrir de la misère, et humiliée à penser