Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et en l’attirant ainsi dans une voie irrégulière et moralement préjudiciable, il s’exposait à une accusation de détournement de mineur. Madame Verlaine, tout en protestant, priait son interlocutrice de ne pas ainsi envisager les choses. Il y avait assez de scandale comme cela, par la faute des seuls Mauté, qui ne surent jamais s’y prendre pour retenir Paul dans son ménage. De reproches à Arthur Rimbaud, elle n’en avait aucun à mettre en avant. C’était un garçon bien intelligent, bien honnête et tout à fait incapable de faire le mal. Pour ce qui était des manuscrits réclamés, Madame Verlaine n’avait rien reçu des beaux-parents de son fils, ni directement, ni par un tiers. En fin de compte, Madame Rimbaud ayant demandé si l’on pouvait courir le risque d’un accueil chez les Mauté, la mère de Verlaine s’offrit à la conduire jusqu’à leur maison.

Rue Nicolet, bien que Madame Rimbaud y ait été reçue aimablement, la sympathie ne s’établit point. On lui parut de prévenances et de condoléances, d’abord trop appuyées. Elle flaira, sous ces manières, de l’arrière-pensée. Bref, comme elle savait se trouver chez un ancien notaire, qu’elle connaissait, par ce qu’elle en avait déjà observé, la politesse de commande des tabellions et leur manque parfois de scrupules sentimentaux, malgré toutes ces civilités, toutes ces