Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/222

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ses séjours en Angleterre savent combien il préférait la ville et les coutumes londoniennes aux rues et aux habitudes de Paris. Pour lui, Londres était incomparablement plus habitable, et les relations avec les Anglais infiniment mieux adéquates à son caractère, que la France et les Français. Tout de la capitale du Royaume-Uni, relativement, lui plaisait alors : les immenses proportions de la ville, l’activité industrielle, les musées, la langue, le brouillard. Il n’est jusqu’à la morgue silencieuse et flegmatique des habitants, jusqu’à leur humour, qui, en s’appariant, en quelque sorte, à sa propre taciturnité, à son ironie dédaigneuse et pince-sansrire, ne lui fussent objets de préférence, au regard du bavardage superficiel et vantard des Parisiens et de leur débraillé. Écoutez, d’ailleurs, ce poème en prose par lequel il s’identifie avec Londres :


VILLE


Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d’une métropole crue moderne, parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l’extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d’aucun monument de superstition. La morale et