Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/232

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parmi d’arborescentes et d’aromatiques végétations.

La campagne environnante, d’une assez grande fertilité, est dénuée de tout agrément. C’est la Beauce en petit. Un peintre n’y trouverait à s’inspirer que de ciels fort mobiles et variés.

La maison des Cuif, aïeux maternels de Rimbaud, se trouve sur la route conduisant d’Attigny à Vouziers. C’est un pavillon Louis XVI, dont les ouvertures de façade regardent immédiatement la route. Un chartil, donnant accès dans la cour de la ferme, le flanque, surmonté d’un colombier à toit en pointe coupée ; et ces dispositions font que l’ensemble de la construction présente un aspect de prééminence sur les autres habitations du hameau. En 1873, les ruines des écuries et des granges incendiées, recouvertes en partie par le houblon sauvage et l’ortie, ajoutaient encore au caractère, lequel n’était pas alors sans grandeur.

La maison d’habitation proprement dite, encore qu’elle fût indemne de l’incendie, se trouvait néanmoins en état de délabrement. Inhabitée depuis 1865, elle avait été ravagée, en 1870-71, par l’invasion et l’occupation allemandes. La famille Rimbaud y campa plutôt qu’elle ne s’y installa. On devait vivre dans ces précaires conditions jusqu’à l’achèvement des