Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/262

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loi elle-même, dont, en première instance, ou lui avait appliqué le maximum pénal. Puisse, du moins, ce terrible exemple servir de leçon à messieurs les potiniers des lettres et des arts !…


XI


Les coups de revolver de Verlaine ne furent pas, on le conçoit, pour ramener Rimbaud à la poésie écrite, dont on sait qu’il se détachait peu à peu ; descendant ainsi les degrés de la haute tour qu’il s’était édifiée dans le ciel et du sommet de laquelle, en considérant à ses pieds le combat des hommes, il avait rèvé, il avait vu la communion des bons et des méchants dans la joie et l’épanouissement spirituel de l’amour réinventé. À ce moment-la, s’il trouvait la terre laide, il espérait encore la venue d’un temps où tous les cœurs s’éprendraient. Maintenant, c’était fini. L’homme qu’il avait aimé le plus au monde, l’esprit qui lui avait semblé le mieux apparenté au sien et que, un instant, il avait cru pouvoir emporter avec lui au faite de la tour, près du