Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/269

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Qu’on l’entende comme on voudra, ce n’est pas ça
Vous ne comprenez rien aux choses, bonnes gens.
Je vous dis que ce n’est pas ce que l’on pensa.

Seule, ô chambre qui fuis en cônes affligeants,
Seule, tu sais ! Mais sans doute combien de nuits
De noce auront dévirginé leurs nuits depuis !

tercets desquels l’Explication, écrite dans la prison de Vouziers en mai 1885, se lit dans Parallèlement :

Le bonheur de saigner sur le cœur d’un ami,
Le besoin de pleurer bien longtemps sur son sein,
Le désir de parler à lui, bas à demi,
Le rêve de rester ensemble sans dessein !

Le malheur d’avoir tant de belles ennemies,
La satiété d’être une machine obscène,
L’horreur des cris impurs de toutes ces lamies,
Le cauchemar d’une incessante mise en scène !

Mourir pour sa Patrie ou pour son Dieu, gaiement,
Ou pour l’autre, en ses bras, et baisant chastement
La main qui ne trahit, la bouche qui ne ment !

Le seul morceau de Verlaine, concernant Rimbaud et sa liaison avec lui, qui pourrait offrir flanc à l’équivoque par la place qu’il occupe dans Parallèlement, ce livre « où je feins[1]

  1. Feins est souligné par Verlaine.