Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la belle et calme maison il s’appelle Duval, Dufour, Armand, Maurice, que sais-je ? Une femme s’est dévouée à aimer ce méchant idiot : elle est morte, c’est certes une sainte au ciel, à présent. Tu me feras mourir comme il a fait mourir cette femme. C’est notre sort, à nous cœurs charitables…


viendrait encore souligner, par l’interversion du genre des personnages, cette évidence que, dans ce « drôle de ménage », il n’y avait ni chair, ni sexe, ni rien de matériellement passionnel, et que les partenaires y sont uniquement des âmes. A-t-on remarqué aussi, en cette apostrophe, l’angoisse de Rimbaud, prévoyant son avenir perdu par la faute de son ami.


Il est clair que si le jeune poète avait ainsi exposé, au regard du juge d’instruction de Bruxelles, la psychologie de cette liaison, de ce ménage, le magistrat n’y eût rien compris ou aurait, comme l’avaient fait les Parnassiens et la belle-famille de Verlaine, compris à rebours de la vérité. Il se borna donc, ainsi que nous l’avons dit, à protester, selon la violence de certain côté de son tempérament, contre les suppositions le concernant : sa charité ne perdant point de vue, au demeurant, qu’elle se devait de faire tous les efforts possibles pour détourner du Pauvre Lé-