Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/292

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firmes descendaient, ne raillant plus ; mais avec envie.

Les premiers entrés sortaient guéris, disait-on. Non. Les péchés les rejetaient sur les marches, et les forçaient de chercher d’autres postes car leur démon ne ’peut rester qu’aux lieux où l’aumône est sûre.

Jésus entra aussitôt après l’heure de midi. Personne ne lavait ni ne descendait de bêtes. La lumière dans la piscine était jaune comme les dernières feuilles des vignes. Le divin Maître se tenait contre une colonne ; il regardait les fils du Péché le démon tirait sa langue en leur langue, et riait.

Le Paralytique se leva, qui était resté couché sur le ftanc. la ce fut d’un pas singulièrement assuré qu’ils le virent franchir la galerie et disparaître dans la ville, les Damnés[1].


Lui, Rimbaud, qui, durant les années passées, aurait cru déchoir à s’inspirer d’un art littéraire quel qu’il fût, paraphrase saint Jean, ce saint Jean avec lequel d’ailleurs il offre tant d’affinités, ce Jean dont au baptême il a reçu le nom, ce saint Jean à qui l’hôpital de Bruxelles est dédié,

  1. Les variantes qu’offre ce texte,par rapport à celui de la même prose dans les Œuvres de Jean-Arthur Rimbaud, sont données par un nouvel examen à la loupe du manuscrit appartenant à M. F.-A.Cazals. Ce manuscrit, répétons-le, n’est qu’un brouillon, une ébauche rapide tracée d’une écriture menue et malaisément déchiffrable.