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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

doit-on voir en Rimbaud, non un gamin fantastique et un écolier buissonnier, comme l’a décrit Verlaine dans les Hommes d’Aujourd’hui, mais un jeune garçon studieux et sage, un fort en thème à peine espiègle, faisant sous tous rapports, moral, intellectuel et physique, la joie et l’orgueil de sa mère et de ses maîtres, l’honneur du collège de Charleville.


V


Dans le courant de l’année scolaire 1869-70, un nouveau professeur, originaire de Douai, vint occuper la chaire de rhétorique. C’était un jeune homme de vingt ans, assez fat, d’une culture toute fraîche, qui lisait les journaux d’opposition à l’Empire et qui, féru de romantisme, se complaisait dans des idées politiquement subversives. Il s’appelait Georges Izambard et avait, comme Arthur Rimbaud, perdu la tutelle d’un père.

Les eaux buandes du jacobinisme égalitaire, remontées à la surface du sol napoléonien et