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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

l’indépendance de son pays et il luttait jusqu’au moment où, acculé avec sa smala, il pouvait encore effrayer son vainqueur. Il se rendait pourtant à un Français sans peur comme sans reproche, mais il éprouvait bientôt que l’on ne voulait point être en retour de générosités avec lui.

« Et ce parallèle entre Rome et Lutèce était toujours admirablement interrompu par ce refrain


Nascitur Arabis ingens in collibus infans
Et dixit levis aura : Nepos est ille Jugurthæ.


« Notre collège, cela va sans dire, eut le premier prix de vers latins au concours académique. »



Les Étrennes des Orphelins, premiers vers français connus d’Arthur Rimbaud, sont précisément de l’époque de ce concours. Il les composa vers la fin de l’année 1869 et ils furent publiés dans la Revue pour tous du 2 janvier 1870. L’âme qu’ils reflètent est d’une tendresse exquise parmi des sensations délicates et candides. Ils sont évidemment le fruit direct d’une éducation bien chrétienne dans une atmosphère familiale de soins attentifs. Aussi, jusque-là,