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Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/75

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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

Et si vous parvenez à me libérer, vous m’emmènerez à Douai avec [vous][1].


De son côté, le directeur de Mazas écrivait à M. Izambard pour fournir un supplément d’indications et appuyer la demande. « Et — écrira plus tard, dans un journal, l’ex-professeur — c’est à moi qu’on l’expédia, me laissant l’ingrate mission de lui faire réintégrer le giron maternels. ».

« Ce qu’il y fut reçu dans le giron, l’enfant prodigue ! — poursuit le plaisantin. — Et moi donc ! Moi qui, terre-neuve naïf, avais fait tout exprès le voyage avec lui pour faciliter les expansions… Très au vinaigre, à son habitude, la maman Rimbaud flanqua comme de juste une pile monstre à son petit prodige de fils et m’admonesta pour mon compte en termes si âpres que j’en restai d’abord tout ébervigé et bientôt m’enfuis sous l’averse. »

C’est que cette mère, ô écrivain mal humoristique, avait réfléchi aux causes du changement de caractère de son fils. Elle voyait en vous, à présent, l’imprudent conseiller. Si son indignation de femme nerveuse, devant le bouleversement moral chez son enfant, vous admonesta en termes violents, avouez, maintenant que, père

  1. Insistons-y : les communications par chemin de fer, de Paris avec l’Est, venaient d’être interrompues.