Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/158

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 illustre famille, aux vertus si bien nee,
Qui depuis deux cens ans de lauriers couronnee,
Levant plus haut son chef le ceint à ceste fois
Du diadéme d’or de l’empire françois.
Celuy qui d’un conseil que nul homme ne sonde
Establit ou fait choir tous les thrônes du monde,
En vueille jusqu’au ciel la grandeur élever,
Et d’un soin paternel d’en-haut luy conserver
Autant heureusement ceste saincte couronne
Que le droit successif justement la luy donne :
Sans que jamais les ans retournans en leur ronds
Puissent voir les destins en ceindre d’autres fronts,
Et sa valeur manquer au sceptre de la France,
Ou le sceptre françois à sa rare vaillance.
Un fils non supposé n’exprima jamais mieux
Son pere en sa démarche, en sa bouche, en ses yeux,
Que ceste race auguste et vrayment legitime
Fille d’un si grand prince, en ses graces l’exprime.
Car soit que le courage on en vueille admirer,
Soit la constante foy qui l’a fait reverer,
Soit l’extréme bonté dont son ame estoit pleine,
Les ruisseaux en vertus égalent leur fontaine.
Nous en soient pour témoins la vaillance et la foy
Qu’on voit si clairement reluire en nostre roy :
Pour témoins les vertus de deux grandes princesses
Que ce tige royal égale à deux deesses :
Et pour témoins encor celles dont sont ornez
Quatre princes fameux, vertueux, et bien nez,
Que la France regarde, au fort de ses tempestes,
Comme astres de bon-heur rayonnans sur leurs testes.
L’Europe en sçait les noms, et les cœurs valeureux
D’un magnanime comte, et d’un duc genereux,
Qui comme deux soleils luisent entre les princes,
Sont cogneus pour leur gloire és estranges provinces.