Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/159

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Bon roy, premier autheur d’un si genereux sang,
Qu’une heureuse victoire assied au noble rang
Où triomphans du monde à jamais trouvent place
Ceux qui goustent le bien de voir Dieu face à face,
Comba pour tes enfans contre l’injuste effort
D’un roy de qui l’audace estant hors de tout bord,
Comble par les effects de ses cruelles armes
Ce miserable empire et de sang et de larmes.
Ne vueille point souffrir que l’insolent orgueil
Qui faisant de la France à la France un cercueil,
Avec tant de fureur la desole et saccage,
Ravisse à tes neveux leur antique heritage,
Et rende par la terre à jamais abolis
Les fameux monumens des triomphes du lis :
Mais impetre à leur regne ou des siecles plus calmes,
Ou remplissant leurs mains de lauriers et de palmes,
Fay que nul ennemy n’assaille leur vertu
Qui ne voye à leurs pieds son orgueil abbatu,
Afin qu’à l’advenir les plus grands de la terre
Les reverent en paix et les craignent en guerre.