Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/364

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Non fecondes en eau coulante emmy les plaines,
Mais en vin qu’on diroit pour les dieux estre né,
Qui par les bras d’un cep de pampre couronné
Se tire en ce doux mois de tes fertiles veines :
Bien es-tu, petit mont, l’Helicon de Bourgueil,
Et ton sein verdoyant s’enfle d’un juste orgueil
De voir que ta fontaine Aganippe surpasse :
Car pour faire des vers qui surmontent l’oubly,
Un seul trait de l’humeur dont tu t’es ennobly
Vaut mieux que toute l’eau des surgeons de Parnasse.

EPIGRAMME A M. BONINEAU

Bonineau, les beaux vers que tu viens de chanter
En faveur de mon nom qu’il te plaist d’exalter,
Ornant un apprenty des loüanges d’un maistre,
À quiconque les void ne laissent point douter
Que tu ne sois d’effect ce qu’ils me feignent estre.

EPIGRAMME A MME LA DUCHESSE

Je devrois reserver aux grands coups de fortune
La peine et le travail de ceste belle main
Que pour de bas sujets tous les jours t’importune,
Forcé de mon malheur qui la prophane en vain :