Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/369

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SUR TRAD. DIANE DE MONTEMAJOR

Bacchus nasquit deux fois, et plus que sa premiere
Sa seconde naissance eut de perfection :
Cet œuvre en fut ainsi quand sa traduction,
Pour ne voir plus la nuit, le remit en lumiere.
L’espagnole beauté qui si brave et si fiere
Luy faisoit dédaigner toute autre nation,
S’est peu voir imiter, mais l’imitation
En est inimitable, et laisse tout derriere.
Nul ouvrage françois ne s’y peut comparer :
Il n’est pas peu sçavant, qui sçait bien l’admirer :
Que si quelqu’un se plaint sa forme estre changee,
Qu’il lise, il cognoistra le change en estre tel
Que fut celuy de Glauque, apres l’herbe mangee
Qui, de mortel qu’il fut, le rendit immortel.

A M. DE LOMENIE

Sonet.
Ame libre et sans fard, qui te plais tellement
En tes officieux et courtois exercices,
Qu’il semble qu’y trouvant de l’aise et des delices,
La gloire d’obliger soit ton propre élement :